A Cozmesti, certains moments de la vie quotidienne ne sont pas faciles ; le jeudi par exemple est un jour mouvementé. Les enfants viennent en grand nombre (la semaine dernière, ils étaient 23 !), on n’a pas vraiment le temps d’être présents individuellement auprès d’eux, il faut faire les devoirs dans le bruit, les plus petits désoeuvrés courent partout, on a l’impression que personne ne nous écoute. Bref, c’est parfois le bazar, et on aurait tendance certains jours à pousser un soupir de soulagement en quittant l’école.
In Cozmesti, some daily life moments are not easy : Thursday for instance is an hectic day. Children come in a large crowd (last week, they were 23 !), we don’t really have the time to take care of each of them individually, we have to do the homeworks in a noisy atmosphere, the little ones are idle and run overall, we have the feeling that nobody is listening to us. To put in a nutshell, it’s sometimes a mess, and we do some days breath a sigh of relief when it’s time to leave the school.
Bon, voilà pour la partie moins joyeuse. Ce serait toutefois bien triste de ne retenir que cet aspect des choses : nous vivons aussi de très bons moments avec les enfants. Un sourire, une phrase gentille, une reconnaissance exprimée (même de manière un peu moqueuse), une activité réussie, un éclair de compréhension dans le regard pendant les devoirs : c’est surtout ça qui nous redonne confiance en ce que nous faisons.
Well, I’m done with the bad part. And yet it would be quite sad to keep only these aspects in mind : we also live some very good moments with the children. A smile, a nice sentence, an acknowledgement openly expressed (even in a slightly mocking way), a successful activity, a flash of understanding in a sight during the homeworks : that before all makes us confident in what we’re doing.
Lors de notre mission, nous avons parfois été amenés à discuter avec différentes personnes à propos de notre travail à l’école: certains trouvaient que ce que nous faisions était super et nous encourageaient beaucoup, mais d’autres ont parfois regardé notre projet avec condescendance, et nous avons déjà entendu ce genre de choses “C’est bien ce que vous faites, mais c’est inutile” ou même “De toute façon, on ne peut arriver à rien avec ces enfants”. Nous, nous pensons le contraire : même si tout n’est pas rose au jour le jour et même si les progrès ne sont pas forcément visibles immédiatement, on n’a pas l’impression d’oeuvrer dans le vide. Evidemment, on ne va pas changer le regard des gens d’un claquement de doigts : mais on ose croire que donner cet espace à ses enfants, les aider et jouer avec eux, c’est déjà quelque chose qui fait du bien. On ne prétend pas à plus car nous ne sommes ni éducateurs ni professeurs (well, not yet a least), et nous ne parlons qu’à peine roumain, mais au moins on essaie, n’en déplaise aux sceptiques.
During the time of our mission, we’ve been drawn into discussion with different people about our work at the school : some considered that what we did was great and supported us a lot, but others sometimes considered our project with condescendence and we’ve already heard these kind of things “Well, it’s good what you’re doing but it’s useless” or even “Anyway you can’t do anything with these children”. We think otherwise : even if all isn’t rosy day after day and even if the signs of progress are not always sensible, we don’t have the feeling we’re working for nothing. Obviously, we’re not gonna change the vision people have by snapping our fingers : but we dare to believe that giving this space to these children, helping them and playing with them, it’s still something that creates some good. We don’t claim more because we’re not teachers nor educators (well, not yet at least), and we barely speak romanian, but at least we try, with all the respect due to the sceptics.
Et pour finir cet article, voici un petit diaporama de certains ” moments de grâce” :
And to end this article, here is a little slideshow of a few “blessed moments” :